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2018-06-16
Accepter la perte d'un monde pour ensuite le transformer.

Accepter la perte d'un monde pour ensuite le transformer.

Depuis plusieurs années, les questions propres aux changements climatiques interpellent de plus en plus les scientifiques et les environnementalistes. La crise est planétaire. Les catastrophes naturelles liées au réchauffement climatique sont de plus en plus fréquentes ; on compte parmi celles-ci des inondations, des tempêtes, des feux de forêt, des sécheresses prolongées, des ouragans, etc. Je ne suis pas environnementaliste de formation, mais la santé de la planète m'interpelle et le bien-être des espèces qui y habitent aussi. Ceux et celles qui me lisent chaque semaine auront remarqué qu'il m'importe d'aborder différentes questions sur l'écologie, l'écoresponsabilité et l'environnement en ayant toujours différentes sources à l'appui. Cette semaine, je m'octroie le droit de vous partager mes réflexions en ce qui a trait aux conditions climatiques dans un discours plus libre, un discours qui s'écarte davantage des propos appuyés de faits des semaines précédentes. J'espàre que mon partage vous donnera envie de vous interroger sur des solutions tangibles qui permettraient à la planète de se rétablir et de favoriser le maintien de la biodiversité et des écosystèmes. Penser le bien-être de la société en fonction de la croissance économique n'est en aucun cas défendable. C'est ce que l'humanité a fait jusqu'ici, et nous ne pouvons pas affirmer qu'il s'agit d'un franc succès. L'humanité doit changer son approche afin de minimiser les crises environnementales qu'elle a provoquées. Une transformation doit s'opérer, mais dans quelle direction?

Il y a quelques jours, je me suis rendue au Cinéma du Parc afin d'assister à la projection du documentaire Metamorphosis de Nova Ami et de Velcrow Ripper. Ce documentaire nous entretient de différents changements planétaires : des inondations récurrentes (à Venise), des feux de forêt particulièrement destructeurs (en Californie), d'écosystèmes qui s'effondrent, etc. Or, la lecture qui est faite du réchauffement climatique n'est ni résolument fataliste ni politique ou engagée. Ce documentaire se présente davantage comme une ode à la planète empreinte de poésie et d'esthétisme. En fait, Metamorphosis capte la portée de la crise environnementale qui touche la planète et nous dévoile une perspective différente de celle que nous avons l'habitude de voir. Le documentaire s'élabore autour d'une métaphore centrale qui nous suit tout au long de notre visionnement, soit la métamorphose de la chenille en chrysalide, puis en monarque qui prend son envol pour se retrouver en symbiose avec la nature. Les cinéastes suggèrent que l'humanité est encore au point de la chenille, en ce sens que l'humain, tout comme la chenille, mange tout ce qu'il voit. En traversant différents stades, l'humanité peut aspirer à l'état de ces sublimes créatures ailées. L'un de ces stades est de capter le « signal d'alarme » que nous envoie la nature.

Le documentaire est ponctué d'images qui nous font comprendre à la fois la fragilité et la résilience des monarques qui subissent aussi les contrecoups des gestes posés par l'humain. En effet, le réchauffement climatique cause des sécheresses, déplace les récoltes de sorte que certaines espèces se retrouvent vulnérables face aux intempéries. Metamorphosis met également en lumière des initiatives créatrices empreintes de conscience écologique. On navigue entre des forêts verticales à Milan, des « Garden Pool » à Phoenix en Arizona, des projets d'énergie solaire dans les quartiers défavorisés de Los Angeles, des « Earthship » au Nouveau-Mexique; Metamorphosis nous offre un Échantillon de notre monde actuel et éveille en nous le désir d'un changement profond dans notre culture et notre mode de pensée.

Après la projection de ce documentaire, je me sentais éveillée et réflexive. Pourtant, ce film n'offre rien de nouveau sur le plan du contenu et des faits, mais la perspective, le regard adopté est différent, à la fois, vibrant, inspirant, résilient. Ce sont des voix et des histoires qui traversent ce documentaire et à travers celles-ci, des solutions systèmiques qui ont pour but de permettre d'amoindrir notre impact sur le réchauffement climatique. Je pense que ce que l'on doit garder en tête lorsqu'on réfléchit à l'environnement, c'est que la force de l'humanité réside en cet équilibre entre fragilité et résilience. L'humanité possède l'ingéniosité et la créativité nécessaires à la transformation de la société, mais encore faut-il qu'elle les utilise à bon escient. Metamorphosis se termine, en quelque sorte, par une image poétique de la symbiose entre les monarques et la nature ; il n'est pas déplaisant d'espérer que l'humanité pourrait faire de même avec la nature. Peut-être est-ce parfois bénéfique de délaisser notre pragmatisme pour déplacer notre regard sur les phénomènes environnementaux qui nous entourent? Dans le passé, on m'a appris qu'un changement de « lunettes » est toujours une bonne façon d'appréhender les choses autrement. Dans un avenir prochain, espérons que la confrontation des idées en dehors des aspects économiques amènera l'humanité vers une transformation plus éthique et responsable.


Stéphanie St-Pierre

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