Marché local
2018-05-29
Faire de la transition énergétique une priorité nationale.

Faire de la transition énergétique une priorité nationale.

Ce n'est pas un secret, les Québécois figurent parmi les plus grands consommateurs d'énergie à l'échelle mondiale. L'utilisation énergétique par habitant est colossale. Cela peut s'expliquer par la rudesse du climat hivernal, par l'étendue du territoire, par un aménagement urbain de faible densité, certes, mais toutes les justifications données ne sont pas acceptables pour autant. Le gouvernement explique fréquemment notre consommation énergétique par notre mode de vie nord-américain, ou encore par la disponibilité des ressources énergétiques et le faible coût de celles-ci. Cette explication, bien que cohérente, n'est en aucun cas défendable. Ce n'est pas parce que nous habitons sur un territoire où les ressources énergétiques sont à bas prix que nous devons en abuser. Les énergies que nous utilisons ne sont pas toutes renouvelables et elles contribuent largement à la pollution atmosphérique. Il est indispensable que nous prenions le temps de réévaluer nos besoins énergétiques et que nous adoptions un comportement responsable en regard de ces ressources. Chaque instance doit assumer sa part de responsabilité qu'il s'agisse des citoyens qui doivent reconsidérer leurs besoins énergétiques quotidiens, les entreprises qui doivent se tourner vers des énergies plus vertes et le gouvernement qui doit instaurer des mesures concrétes afin que nous puissions réduire conséquemment nos émissions de GES. Le gouvernement doit à la fois légiférer, réglementer, administrer et encadrer la transition énergétique.
En 2013, les données compilées de la consommation énergétique par secteur d'activité du Québec se déclinaient comme suit :

- 19% pour le secteur résidentiel
- 15% pour le secteur commercial et public
- 37% pour le secteur industriel
- 29% pour le secteur des transports

On évalue également la consommation de pétrole par année par habitant à 35 barils. Ce chiffre est un bon indicateur que les citoyens doivent revoir leur approche de la consommation énergétique à la baisse en valorisant des énergies vertes.
La transition énergétique comporte de nombreux objectifs dont l'électrification de plusieurs secteurs de notre économie. En avril 2017, le gouvernement du Québec s'est doté d'un nouvel organisme Transition énergétique Québec (TEQ) qui a pour mission de soutenir, de stimuler et de promouvoir la transition et l'innovation dans le secteur de l'énergie. Le gouvernement du Québec a mis en place un plan d'action de la politique énergétique avec des objectifs cibles pour 2030. Grosso modo, les plus grands engagements pour 2030 sont les suivants :

- Améliorer de 15% l'efficacité avec laquelle l'énergie est utilisée.
- Réduire de 40% la quantité de produits pétroliers consommés.
-Éliminer l'utilisation du charbon thermique.
- Augmenter de 25% la production totale d'énergies renouvelables.
- Augmenter de 50% la production de bioénergie.

Les objectifs cibles sont ambitieux considérant que, pour l'instant, le Québec tarde à adopter des mesures tangibles pour les atteindre. Le plan d'action énergétique comporte aussi quatre grandes orientations :

1. Assurer la gouvernance intégrée de la transition énergétique.
2. Favoriser la transition énergétique vers une économie à faible empreinte carbone.
3. Proposer une offre renouvelée et diversifiée aux consommateurs.
4. Définir une nouvelle approche en matière d'énergies fossiles.

Ces orientations sont largement nécessaires au bien commun de notre société. Lors de sa participation à l'événement Climate Week NYC en septembre dernier, Philippe Couillard a affirmé qu'on doit délaisser les grands barrages pour envisager de nouvelles formes d'énergies : « Ce que nous allons observer maintenant, ce que nous commençons à observer, c'est une véritable révolution centrée sur des prix décents au niveau du consommateur, du propriétaire d'habitation, en interaction avec le réseau électrique d'une manière transactionnelle. Des réseaux électriques intelligents, davantage d'énergies renouvelables et davantage de stockage. » Qu'on soit d'accord ou non avec les lignes directrices du parti politique en gouvernance, on ne peut décemment nier que des changements s'imposent si nous souhaitons évoluer dans un environnement sain dans lequel la pollution est minimisée. La valorisation des énergies renouvelables doit être au centre des préoccupations du Ministère de l'énergie et des Ressources naturelles ; le développement de l'éolien et du solaire fait partie de ces transitions à la portée de notre province. La gouvernance doit plus que jamais assurer son rôle législatif et faire du « renouvelable » sa priorité énergétique, mais nous, citoyens, avons un rôle à jouer dans la réduction de notre consommation, car c'est aussi les conditions climatiques qui sont en jeu et, in fine, notre survivance.


Stéphanie St-Pierre

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