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2018-08-11
Les océans et le plastique: un bien triste amalgame.

Les océans et le plastique: un bien triste amalgame.

À l'heure actuelle, le plastique est certainement le matériau le plus omniprésent dans l'environnement. On pourrait même dire que celui-ci est partout : ses particules se retrouvent dans l'air que nous respirons et dans l'eau que nous buvons. Le plastique incarne, en quelque sorte, notre ennemi quotidien ; il est allé jusqu'à infiltrer nos maisons, nos vêtements, nos produits alimentaires, etc. D'ailleurs, les spécialistes évaluent que 42% des plastiques sont rejetés dans la nature après un usage unique. Tant qu'à parler "chiffres", selon les plus récents rapports, il y a plus de 150 millions de tonnes de plastique enfouies dans les mers et les océans de la planète, un nombre qui pourrait doubler d'ici les trente prochaines années. La pollution de l'eau et la mise à mort lente de la biodiversité marine par le plastique est une déplorable réalité. Pensons aux albatros qui, à force de vivre entourés de matières plastiques, les utilisent pour nourrir leurs petits. Le zooplancton, qui est à la base de la chaîne alimentaire marine, quant à lui, ne fait aucunement la différence entre les microparticules de plastique et sa nourriture véritable. L'omniprésence de cette matière dans les océans constitue, sans aucun doute, un drame pour la santé animale et humaine. Cela dit, les études scientifiques commencent à abonder sur ce sujet, mais les industries de fabrication de plastique demeurent très hermétiques aux critiques et à une orientation moins dommageable pour la biodiversité.

La semaine dernière, La Presse canadienne publiait qu'une étude scientifique réalisée par une océanographe québécoise à l'Université d'Hawaï a démontré que le plastique jonchant les mers, les océans et les rivages côtiers produit des émissions de gaz à effet de serre. Comme s'il n'était pas suffisant que le plastique soit une matière polluante et toxique pour la biodiversité, nous apprenons que la dégradation de celui-ci engendre des GES qui sont bien loin de favoriser le maintien de l'environnement. Les études et les recherches de Sarah-Jeanne Royer ont été publiées dans la revue scientifique américaine PLOS ONE, disponible en ligne. La chercheure explique, non sans inquiétude, que sous l'effet du soleil, le plastique est amené à se dégrader pour se transformer en microplastique. Malheureusement, plus le plastique se dégrade, plus il produit des émissions de gaz à effet de serre. Le type de plastique le plus susceptible de se dégrader est le polyéthylène de basse densité que l'on retrouve notamment dans les sacs de plastiques, les emballages ou encore les attaches maintenant les canettes ensemble. Considérant l'immense quantité de matières plastiques qui est actuellement en train de se dégrader dans la nature, on ne peut nier que les GES risquent d'augmenter de façon exponentielle dans les prochaines années ce qui ne sera pas sans effet sur les changements climatiques déjà amorcés récemment. Des changements doivent se produire au sein de l'humanité si nous souhaitons éviter d'établir de nouveaux records d'émissions de GES. L'an dernier, l'humanité a atteint des records en matière de taux de concentration des trois gaz à effet de serre les plus dangereux pour la planète : le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d'azote. Les chercheurs sont unanimes; nous devons renverser la vapeur sans attendre, sans quoi le mal perpétré contre la nature ne pourra être enrayé.

Le citoyen écoresponsable a un rôle de premier ordre à jouer dans la réduction de ses matières plastiques. Il peut et il se doit d'adopter des gestes concrets afin de cesser la pollution des mers et des océans. Cela peut se manifester par le boycott des produits de plastique à usage unique, par l'achat de biens de seconde main ou fabriqués à partir de matières recyclées, par l'achat de produits sans trace de plastique ou de produits de qualité durable, etc. Le consommateur est le premier acteur de changement de la société, car il a le pouvoir de renverser l'offre en refusant l'achat de produits polluants et nocifs. Il peut forcer l'industrie de fabrication de plastique à se réinventer et il doit le faire afin de montrer l'exemple!


Stéphanie St-Pierre

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