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2021-11-20
La migration climatique est-elle inévitable?

La migration climatique est-elle inévitable?

En septembre dernier, la Banque mondiale publiait un rapport qui expliquait que les impacts de la crise climatique pourraient engendrer des flux migratoires impressionnants d’ici 2050. L’institution envisage la possibilité que près de 216 millions d’individus soient forcés de quitter leur pays ou leur région en raison des intempéries et des répercussions engendrées par les changements climatiques dans les prochaines années. Cette prévision est plutôt conservatrice puisqu’elle ne tient même pas compte de la population de l’Amérique du Nord, des pays riches d’Europe ou encore, du Moyen-Orient.

Récemment, une compilation réalisée par Ecopresse.info démontrait qu’au moins les deux tiers des pays de la Terre ont été touchés par un « événement extrême » au cours des 12 derniers mois. Riche ou pauvre, cela n’a plus d’importance ; le climat ne fait pas de favoritisme. Cette compilation recense des températures record effarantes, des inondations sans précédent, des incendies persistants, des vagues de froid polaire, des sécheresses inhabituelles, des pics de pollution sans commune mesure, etc. Et c’est sans parler des nuées d’insectes destructrices, des écosystèmes en chute libre, des territoires menacés de disparaître… Décidément, notre navire, que nous pensions pourtant invulnérable, prend l’eau !

Le naufrage semble prévisible, mais est-il vraiment inévitable ? Que peut-on faire pour réduire les dégâts ? Questionné sur la crise climatique à venir, Juergen Voegele, le vice-président de la Banque mondiale chargé du développement durable, a expliqué que « si les pays commencent maintenant à réduire les gaz à effet de serre, les écarts en matière de développement, à restaurer les écosystèmes vitaux et à aider les gens à s’adapter, la migration climatique pourrait être réduite d’environ 80 %, à 44 millions de personnes d’ici 2050. »

Si l’ensemble des migrations ne peuvent être évitées, elles peuvent toutefois être plus limitées. M. Voegele soutient que « si elles sont bien gérées, les changements dans la répartition de la population peuvent faire partie d’une stratégie d’adaptation efficace, permettant aux gens de sortir de la pauvreté et construire des moyens de subsistance résilients. » L’un de ces moyens consiste en la mise en place d’un traité de non-prolifération des énergies fossiles ; plusieurs milliers de scientifiques à travers le monde plaident en faveur de son adoption dans les meilleurs délais.

Le Canada est le quatrième producteur de pétrole et de gaz naturel au monde. Selon une étude parue dans la revue scientifique Nature, pour avoir une chance de limiter le réchauffement climatique, le Canada devrait réduire de 84 % son exploitation des sables bitumineux et du pétrole.

Les migrants et les réfugiés climatiques feront bientôt partie de notre réalité, mais il n’est pas trop tard pour éviter le pire, pour agir avec aplomb et bienveillance, pour favoriser le bien-être du plus grand nombre d’humains possible, mais cela doit passer par des actions radicales et immédiates. L’État doit agir sans attendre et nous devons marteler sans faillir la nature essentielle de cet enjeu.

Stéphanie St-Pierre

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